Mon travail porte sur la perception du réel au travers du médium photographique autour de deux axes de réflexion :
- De part son procédé mécanique, la photographie est-elle une preuve de vérité ?
- La photographie doit-elle se cantonner à l’instant décisif ?
J’ai construit cette série comme un documentaire, à partir d’une réflexion sur la trace de l’homme dans son territoire.
Je me suis intéressé à la plus petite division du territoire, la maison, comme expression d'une individualité. J'ai donc cherché dans les habitations des signes du caractère de leur habitant, chacun laissant ainsi son empreinte sur le monde. L’étude est vue comme un inventaire, permettant d'identifier des catégories, des « Tiny house », jusqu’aux «néo- châteaux ». Si la méthodologie s'inspire de l'école de Düsseldorf, l'objectif de la série est bien différent. Il ne s'agit pas là d'objectivisme, mais au contraire de laisser la subjectivité du regardeur rencontrer celle de l'auteur.
Chaque image d'habitation est complétée d'une vue d'intérieur qu'on attribuera au propriétaire de la maison. Enfin, pour chaque diptyque, un court texte rappelle quelques étapes de la vie de l'habitant du lieu.
En fait, il s’agit d’une fiction documentaire, les vues intérieures ont été réalisées chez le photographe avec ses propres objets, Le texte est en partie inventé, en partie autobiographique et parfois ancré dans la réalité.
Ce qui m’intéresse ici sont les interactions entre le matériel présenté (images et textes), le spectateur et moi. J’interroge une sorte de vécu collectif, que chacun puisse reconnaitre une part de lui-même.